Québec, 19 octobre 2015. Le jour des élections fédérales.
Voilà, je suis allé voter. Enfin, plus par conformisme que par conviction. N’arrivant pas à me brancher sur la meilleure façon de répondre à l’urgence politique du moment, j’ai sondé famille et amis pour qu’on me désigne les méchants et les gentils de cette élection. Et je suis allé voter, peut-être comme beaucoup de mes compatriotes, « contre » le plus méchant.
Seulement, je suis rendu à un âge où je ne peux m’empêcher de voir l’aspect cyclique de la manipulation de l’opinion par les partis et les médias – et assez nouvellement, les médias sociaux.
Car, hormis les abstentionnistes (un camp idéologique assez divers, quand on prend le temps de l’examiner), le citoyen « réaliste » aujourd’hui doit se contenter de sa petite brèche de participation « démocratique » – un vote dans une élection à l’échelle nationale – pour s’assurer que le moins vilain des vilains soit conduit au pouvoir. À chaque élection, on arrive au même miracle: celui de nous faire oublier que nous ne sommes pas, strictement parlant, dans une démocratie, c’est-à-dire un régime politique dans lequel le peuple fait sa loi. Et le déroulement de nos élections en est la meilleure preuve. Une fois tous les quatre ans, bon cirque mauvais cirque, les citoyens vont choisir leurs maîtres, ceux qui feront les lois à leur place, et souvent contre eux.
Tel est notre ressentiment, au Canada en 2015, envers Stephen Harper. Et aux prochaines élections, ce sera contre…
Enfin, je laisse ce débat pour un autre moment, parce que ça implique la remise en cause de l’État tel que celui-ci est constitué, et une critique des médias plus soutenue. Plutôt, je souhaite au plus vite que l’hystérie électorale cesse, et qu’on puisse à nouveau retrouver la raison, et réfléchir sur le rôle que nous jouons dans notre propre marginalisation de la vie politique. Ce documentaire sur l’abstentionnisme au vote, paradoxalement, offre quelques pistes porteuses…
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